Arno Luzamba Bompere

Artiste plasticien et chanteur, Arno Luzamba Bompere est né à Kinshasa, en 1985. Diplômé à l’Académie des Beaux-Arts de Kinshasa en communication visuelle en 2009 ; diplômé à la Haute École des Arts du Rhin (Hear) aux groupes de recherche « Arts hors formats » en 2015. Il vit et travaille à Strasbourg depuis 2011. Son parcours artistique est indissociabile de la question de l’identité́ ainsi que la question de l’Autre et de la rencontre. Ayant vécu quelques années en dehors de sa ville natale, cette aventure lui a permis de confronter divers regards et la question identitaire en lien avec l’histoire, le passé, le présent. Il se redécouvre à travers cet « Autre », cet « Ailleurs », qu’il considère comme une fenêtre qui lui permet de vivre des nouvelles expériences, en tant que personne venue d’un autre continent vivant dans un environnement inhabituel. Son parcours en dehors du continent africain lui accorde une redécouverte de
l’histoire précoloniale et postcoloniale par un regard double, l’articulation de l’effet papillon et l’effet miroir.
Son travail s’articule sur différentes scènes du monde en rapport avec l’histoire et les actualités du quotidien. Travaillant depuis 2009 sur des thèmes tells que les frontières, l’ailleurs, le voyage, les zoos humains, le projet de la residence artistique de Cosenza l’a intéressé particulièrement : sa réflexion et les ouvrages qu’il a produit ouvrent des pistes de réflexions sur les frontières socials à Kinshasa ainsi que diverses façons de penser ou de voir l’occident dans la société́ kinoise, occident imaginé avec l’expression lingala « Kitala tala » (miroir). Arno observe différents phénomènes socioculturels (in)visibles qui alimentent le rêve (utopie de l’ailleurs), ainsi que les problématiques du voyage et de la mobilité de la population. Problématiques liées à la fois à des aspects socio-culturels et politiques locaux, ainsi qu’à la géopolitique mondiale. Aujourd’hui – il dit – la question des frontières a évoluée davantage et rend de plus en plus difficile voire impossible tout depart des pays ne répondant pas à la norme d’émergence. Ce qui amène certains individus à des actes extrêmes au péril de leurs vies. Sa démarche s’articule donc autour du voyage réel et du voyage rêvé. Son travail se focalise sur le concept de l’utopie de l’ailleurs : en lingala, il existe un mot qui traduit bien : mikili. « Mikili, c’est un état d’esprit, ce n’est pas un mot connoté, loin d’être défini en une seule phrase » (Renaud Kandol, artiste plasticien). Dérivé du mot mokili qui signifie mondes en lingala ; pensée d’un monde qu’on ne connaît pas ; un monde, une planète, un univers ; donc les pays étrangers, l’Occident, l’Ailleurs. Sur cette base théorique il étudie le mot et le phénomène Mikiliste et le représente à travers la peinture selon plusieurs points de vue selon un original style abstrait. Inventé dans les années 1970 et propre au langage quotidien des habitants de Kinshasa : ce mot décrivait initialement les Congolais (de la sapologie et musiciens) en Europe. Mikiliste c’est quelqu’un qui a été en Europe, qui a voyagé́, qui a vu le monde. A partir des années 1990, le sens du terme s’est élargi à l’ensemble des Congolais vivant en Amériques du nord (États Unis, Canada), et dans n’importe quel autre pays ou partie du monde relativement plus développé que le Congo (Chine, Inde, Afrique du Sud, Afrique du Nord). Il s’agissait en effet d’un terme banal au départ. Mais aujourd’hui il reflète la preuve de l’existence d’une nouvelle catégorie ou classe de Congolais.

Arno Luzamba Bompere

Zimele fouti, 50x65 cm, technique mixte, acrylique sur papier, 2019

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