Christian Botale Molebo

Vit et travaille à Strasbourg, lauréat 2018 d’un atelier de la Mairie de Strasbourg au Bastion 14.
Projets en cours: Résidences croisées Strasbourg-Bruxelles- Anvers-Kinshasa RDC ; ANVERS À L’ENVERS, réalisation du film fiction « Testament de l’artiste dans son héritage », Strasbourg, Bruxelles, Anvers, Boma Port Maritime, Kinshasa. Avec le soutien de l’Académie de Beaux- Arts de Kinshasa, La Haute des Arts du Rhin, Le Musée Royal d’Afrique Central en co-productions avec les ateliers Moyi Mwinda – Pôle-Sud Strasbourg, Goethe institut Afrique du Sud, Accélérateur de particules Strasbourg, Le Shadook et autres partenaires.

Le centre de gravité est mon corpscomme matière première. Matière gratuite, quelque chose qui m’appartient. Je cherche le rapport qui existe entre moi, l’espace, le lieu, le temps, la vie, vis-àvis des accessoires que j’utilise. J’ai envie de questionner mon quotidien. Mon travail de performance se positionne entre la réalité et la vérité, la danse et le film, les contradictions entre l’Europe et l’Afrique, le blanc et le noir, le riche et le pauvre, l’ombre et la lumière, le privé et le public, les forts et les opprimés, la sécurité et le danger, le bouche à oreille et les écrits. Mon travail est instable et nécessite un processus d’urgence, bien chargé d’histoires personnelles et de mon pays natal.

Les risques reviennent à chaque fois dans mes créations, ils sont souvent éphémères. Le chaos reste un outil pour moi. L’Amour d’un film, la fiction d’un trajet, le retour à bord d’une collection de « nkisi » (fétiche à clous). Une pirogue partira de Strasbourg à Bruxelles-Tervuren, Musée Royale d’Afrique Centrale. Vide puis chargée d’objets. Elle déplace au port d’Anvers, accoste au port de Matadi puis Kinshasa (RDC). Restauration et installation au Musée National de Kinshasa. Les actions performatives se déroulent pendant la réalisation. Les pièces sont sculptées et adaptées à la mise en scène. La fiction répond à des questions posées par des Congolais. Ils parlent de ses patrimonies qui doivent retourner à l’origine. Ils se posent des questions sur la survie de ses patrimoines visibles en Belgique.

Est-il important que ces objets continuent à être là où ils sont ? Les jugent-ils bien conserves ? Si ces objets n’étaient pas déportés, seraient-ils visibles au Congo ? Dans quell état ? À qui doit-on leur statut d’oeuvres d’art ? Leurs restaurations ? Je decide de sculpter mes versions, je les place au coeur de mon travail, ici et là-bas se pose la question du vrai et du faux. Je cherche la vérité entre ce qui est écrit par le Nord et ce qui m’est transmis de bouche à oreille par le Sud. Je me positionne entre une mémoire, une tragédie autour d’une culture.

(Ch. B. M., projet ANVERS À L’ENVERS)