Christophe Ndabananiye

La mémoire, ou « Ukumbusho » en swahili, sa langue maternelle, est d’une importance capitale dans l’oeuvre de Christophe Ndabananiye. Il s’appuie sur les traces de la mémoire comme base conceptuelle et matérielle de ses oeuvres : dans les espaces où ils signalent le nomadisme et la destruction qui reste après l’abandon de personnes et d’objets. Il traite des expériences biographiques d’angoisse et de perte radicales combines à l’incertitude de l’avenir. Il préfère utiliser la couleur de peinture industri elle en raison de sa fonctionnalité et de son potentiel destructeur en tant que couleur toxique. Il ne s’intéresse pas aux « belles couleurs immatures », mais plutôt à la création d’une nouvelle procédure d’application. Inspiré par le développement de la photographie en laboratoire, il reproduit minutieusement ce procédé dans ses autoportraits en série en grand format sur panneau d’aggloméré (Self-portrait, 2004). Il expérimente aussi le polystyrène (Kucheza, 2015), où les effets de décomposition de la peinture deviennent particulièrement visible sous forme de trace. Christophe Ndabananiye revient sans cesse à ses racines, à la recherché de la sécurité de sa langue maternelle, comme au Rwanda en 2011 par le projet Traces et en 2018 en République démocratique du Congo pour échanger et dialoguer avec les artistes de Lubumbashi. Au Rwanda, par la photographie, il a documenté des chaussures perdues à peine visibles, presque submergées par la terre ocre, et il a entassé leurs reproductions analogiques dans une installation au sol (The Left Behind, 2013). Dans une installation, les chaussures représentent des histoires invisibles et l’anonymat en l’absence de ses porteurs (The shoes personal vs impersonal, 2008). Les chaussures évoquent une mort incertaine, même si leurs propriétaires sont encore en vie. Christophe Ndabananiye a participle à plusieurs expositions telles que SAVVY Contemporary Berlin, Kunstraum Kreuzberg (Berlin), Galerie Listros (Berlin) et Iwalewa-Haus (Bayreuth). L’Institut de Foreign Cultural Relations (IFA) a soutenu son projet Traces (2011) par un financement de l’exposition et d’un voyage de recherche en République démocratique du Congo (2018), dans le cadre du programme « Artists’ Contact ». Christophe Ndabananiye est le lauréat de Villa-Romana 2018, une bourse d’étude de dix mois pour conduire un atelier à « Villa Romana Artists’ House » à Florence (Italie). Là, il a utilisé la peinture laquée pour poursuivre sa série abstraite Self-portrait III sur le thème du «travail de la mémoire». Christophe Ndabananiye vit et travaille à Berlin depuis 2009. Il est né en 1977 de parents rwandais à Lubumbashi. À l’âge de neuf ans, il s’installe au Rwanda avec sa famille et arrive en Allemagne à l’âge de dix-huit ans. Au Rwanda, il a fréquenté l’école d’art Nyundo à Gisenyi jusqu’en 1994. Il est diplômé à la University of Fine Arts Saar (HBKsaar) de Saarbrucken (Germany) en 2008 sous la direction du Prof. Daniel Hausig. En 2006-2007, il a passé un semestre au Collège des Arts de l’île de La Réunion (France). Il a également été, entre autres, chercheur au Media Laboratory for the Arts of Africa de l’Université libre de Berlin. Pour sa première station d’art en Allemagne, en 2000, il a composé des barres de couleurs sur les containers d’exposition du projet « Room Worlds 2000 » au LWL Open-Air Museum (Detmold) pour le projet de collaboration des architectes Popp / Streib, Munich et Tobey, Detmold.

Christophe Ndabananiye

Selbstporträt III (Self-Portrait III), 2012-2018 Mixed media on canvas (6 parts), 100 x 480 cm © OKNO studio

Congo Reussite

“Lorem ipsum dolor sit amet, consectetur adipisicing elit. Nobis, possimus commodi, fugiat magnam temporibus vero magni recusandae? Dolore, maxime praesentium.”

Autore Citazione

Credits