Patrick Azari Kiyoso Dit « Mekhar »

Patrick Mekhar Azari (« seigneur Mekhar » pour les intimes) est un artiste visuel né à Kinshasa. Son passage en tant que volontaire dans la force armée congolaise (FAC) comme enfant soldat pendant 3 ans, l’a poussé à déserter et de mener une vie clandestine dans l’anonymat dans les rue de Kinshasa, car être déserteur au Congo est un délit grave passible d’emprisonnement et voir même de réintégration forcée dans l’armée. En tant qu’enfant de la rue (shégué), avec le souci de dénoncer les travers de la guerre qu’il a pu observer, il a rencontré un ami artiste qui l’a motivé à reprendre ses études. Obtenu son Bac, il s’est inscrit à l’Académie des Beaux-Arts de Kinshasa (2003, 2e cycle en sculpture et métal-battu). Avec ses collègues artistes à l’académie, il a fondé d’abord « Noix-Yo », un collectif d’artistes (2007) qui avait pour but d’expérimenter et de donner à la population kinoise accès à l’art ; et ensuite « Mongongo Ya Sika », une compagnie de danse contemporaine. Avec l’un de membres du collectif « Noix-Yo » il a en outre créé une ASBL à caractère social «Yo Pe Okopesa » (toi aussi, tu devras partager) qui avait pour bout de payer des frais scolaires aux enfants démunis. Depuis 2011 il réside en France. Pour sa pratique artistique il préfère la méthode pluridisciplinaire : à son avis le medium n’est pas une barrière ; seul l’intention compte et elle s’adapte au medium qu’il le convient, ce qui permet à l’artiste d’être plus libre et curieux par rapport à sa pratique. Suite à ses expériences personnelles et à sa formation artistique au sein de l’Académie des Beaux-Arts de Kinshasa, sa démarche artistique est une forme de thérapie qui interpelle l’espace et le monde qui nous entoure, une machine à se projeter dans l’histoire des civilisations passées, tout comme une machine à se projeter dans un futur proche et lointain. Son art se crée tout un « univers refuge » basé sur l’imaginaire qu’on pourrait qualifier d’utopique : son art sert aussi souvent à évader et à échapper de la réalité quotidienne. C’est une forme d’élévation et d’émancipation cérébrale face au sentiers battus d’une société qui joue à la fois proie et prédateur. Du point de vue de l’engagement, à ses yeux, l’art est une arme politique, une tribune par laquelle on peut revendiquer et dénoncer des abus commis par des personnes ou des instances politiques, religieuses ou financières qui maintiennes un rapport de force Nord-Sud. De sorte, son activité artistique est une forme d’affirmation et d’identification culturelle, car l’histoire de son pays l’anime dans ses recherches sur l’ère colonial, postcoloniale et néocoloniale, comme dans la co-écriture du film Lobi Kuna (2018), inspiré d’une visite au Musée de Tervuren. Dans son travail il essaye d’explorer ce sentiment ou ce besoin « d’être », qui parfois conduit dans le « paraître» , ce qui consiste d’essayer de se convaincre soi-même d’être ceux dont les autres voient. Ce rapport a l’identité, qui pousse à une remise en question de soi-même afin de déterminer ce qui nous différencie de l’autre ou ce que l’autre se rend différent de nous, ou peut-être ce qui vous rapproche ou vous rassemble, car la forte envie d’exister ou d’appartenir reste parfois comme la seule raison d’êtres, parce que l’enjeu devient désormais d’EXISTER a tout prix de peur d’EXIT(é).

Patrick Azari Kiyoso Dit « Mekhar »

Projet Année 3020, costume à partir de pièces de récupération d’appareils électroniques et mécaniques

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