Sapin Makengele

Né en 1980 à Kinshasa et résidant depuis plusieurs années à Utrecht (Hollande), Sapin Makengele est l’un des représentants les plus importants de la nouvelle génération d’artistes congolais. Autodidacte, Sapin a mûri on the road l’art de raconter et de communiquer par les images, avant de se former dans l’atelier de l’un des “pères” de l’art plastique africain, le maître Chéri Cherin. Il a participé à de nombreuses expositions collectives en Afrique (Biennale d’art contemporain africain de Dakar, Sénégal, 2006 ; Vivre sous contraintes, IFT, N’djaména, Tchad, 2017 – exposition et performance), aux Étasts Unis (University of Michigan) et en Europe (France, Belgique, Allemagne, Autriche). Parmi les expositions solo, rappelons la récente « MBOKA’SIKA – Vision d’art », Afrika Studies Centrum, Univerité de Leiden, Pays Bas, 2018.Sapin aime peindre dans les espaces publics : la pratique de la peinture acquiert une valeur particulièrement performative et dialogique, en innovant des traits et des thèmes de l’école populaire picturale congolaise, développée dans les espaces urbains au cours du XXe siècle. Les récits individuels et collectifs tracés dans ses œuvres, mêlant réalité et métaphore, expriment une sensibilité particulière aux problèmes de la mémoire et de l’histoire coloniale et postcoloniale ; de même, vers les questions sociales et existentielles du présent-futur. Sapin saisit et représente avec des formes et des couleurs originales la dénonciation politique et morale collective, “par le bas”, des maux de la société congolaise et de la société globale. Sapin a acquis une grande connaissance du monde de la communication en tant que “peintre publicitaire” (réalisation de peintures sur de grandes enseignes publicitaires) ; par la suite, il a travaillé dans le secteur de la recherche, assumant le rôle de collaborateur d’anthropologues et d’historiens européens. Le documentaire bien connu Les fantômes de Lovanium (2013) est issu d’une de ces collaborations, avec la journaliste Cécile Michel et l’historien Pedro Monaville (Université de New York, Abou Dhabi). Ce travail a également donné lieu à des performances de peinture à l’Université du Michigan (Ann-Arbor, États-Unis, en 2015) et ensuite à l’Université de New York, Abu Dabi.